Nadal (1979)
Nadal
En l'an de grâce 1230
Nadal le frêle troubadour
Allait de village en village
Pleurer la guerre, chanter l'amour
Les gens le prenaient pour un fou
Au regard tendre couleur de miel
Mais ils l'aimaient tous comme un fils
Car il brisait leur décor sombre
Il racontait qu'un jour sur terre fleuriraient des cités de fer
Nées sous le signe du dragon, dressées contre la mer gisante
Il disait en fermant les yeux que les étoiles seraient aveugles
Les oiseaux quitteraient les cieux et les enfants mourraient tous jeunes
Mais eux, les gens, ils crient, t'es fou Nadal, t'es fou Nadal !
Il continuait toujours sa voie, lui le prophète-musicien
Espérant qu'un jour ils sauraient que ce qu'il dit c'est pas du vent
Il racontait qu'un jour les hommes, pauvres moutons sans liberté
Seraient menés par une horde de loups menaçants et cruels
Mais eux, les gens, ils crient, t'es fou Nadal, t'es fou Nadal !
Elle a dormi cette chanson sous la poussière grise des ans
Quelques garçons l'ont réveillée, d'une caresse, d'un baiser
Peut-être n'est-il pas trop tard pour écouter pleurer Nadal,
Il reste encore quelques fleurs mais seront-elles là demain
Et nous les fous on crie : t'es vrai Nadal, t'es vrai Nadal, Nadal….