Allons enfants de la Cigale
La bonne parole selon Saint Georges !
La Dépêche du Midi du 28 mars 2006
Article signé par Georges Chaluleau
Bien sûr, ils n'ont rien inventé. Avant eux, les Beatles, les Rolling Stones, les musiciens d'autres groupes prestigieux ont fait le retour aux sources, des années après leurs heures de gloire. Comme les Anguilles ou les Saumons.
Pour le plus grand plaisir des générations concernées et le temps d'un pélerinage sur les lieux mêmes du crime si l'on ose dire. Un lieu, une époque, un style, la nouvelle unité de la règle de trois pour mordre à pleines dents dans le gâteau de la mélancolie revisitée à l'aube d'un autre âge que l'on dit mûr. Pas sûr...
Mais l'universalité de cette alchimie réduite aux dimensions d'une vallée, si elle ne perd rien de sa dimension symbolique renforce le contenu émotionnel en sacralisant la notion de proximité, en conférant à chaque personne présente le rôle d'intervenant. En direct.
25 ANS APRES
En retrouvant tous ses petits dispersés sur les chemins de la vie "La Cigale" a renoué, samedi, avec son chant initial, celui qui a regroupé pendant des années, au début des années "80", des générations de jeunes musiciens talentueux en quête d'identité et tout derrière un public, le même qui se reconnaissait dans les créations de "Warszawa", "Onis" ou encore "1963", seul groupe encore en activité régulière, présent sur la scène avec "Onis", il y a trois jours. Qui faisait corps avec le style des musiciens sur scène, partageant au-delà du langage de la musique elle-même, toute une gestuelle, un paraître qui, à 20 ans, a force de droit et raison d'être.
25 ans après, la passion est restée intacte et les adolescents d'hier se sont reconnus à travers les traits d'adultes d'aujourd'hui. Et même si la majorité des personnes présentes vit dans la région (d'autres étaient venus de la région de Lille, de Paris, de Marseille) et s'entrevoit régulièrement, de loin, le regard commun porté sur une page de l'histoire de la jeunesse de la Haute Vallée tenait lieu de redécouverte dans une mise en scène spontanée. Sur un des murs de la salle, des photos des musiciens de l'époque s'offrent aux regards comme un miroir sans fond. Serge, Claude, Olivier, Toune, Jacques et les autres, sourient, mèche ou tignasse au vent, beaux et désirables, tendus vers un avenir aux allures de présent.
Comme si le temps s'était définitivement arrêté sur ces documents jaunis et qu'il suffisait de se réunir pour faire et écouter de la musique afin d'en remonter le cours et de se retrouver heureux ensemble, tout simplement.
Comme samedi, dans la fureur d'une soirée de printemps précoce, parmi les 600 à 700 personnes, très prochainement invitées à se retrouver sur Quillan pour voir si la magie agit encore. De quoi donner des idées à l'équipe du Maire, Maurice Aragou....
Chapeau les mecs !